Roller Derby Girl : une famille et un état d'esprit !

Publié le par Deforn

Le Roller Derby est LE nouveau sport qui monte. Exclusivement féminin à l'origine, il commence à se faire copier en version masculine.
En France, il commence à se démocratiser grâce à la participation de l'équipe de France aux championnats du monde, qui se sont déroulés le weekend du 3-4 décembre 2011 à Toronto.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, à savoir, ma vision de ce sport, pourquoi il me plait et aussi répondre aux remarques vivent que j'ai pu lire dans mes contacts de Facebook : je vais faire un bref rappel de ce sport.
Le Roller Derby a connu son apogée dans les 30's aux USA. Avec le film "Bliss" de Drew Barrymore dans les années 2000 et surtout le renouveau de la culture Rockabilly ces dernières années.

Dans notre contrée de "fromages qui puent", la première équipe Pro est celle des Paris Rollers Girls créée en 2010. En novembre 2011, une trentaine d'équipes est recensée sur Facebook avec plus ou moins d'importance dans le paysage du Roller Derby français.

Le sport en tant que tel est une course de rollers entre deux équipes sur un rink. Le rink est une piste ovale de préférence inclinée dans les virages. Faute de financement et d'infrastructure pour le moment, les pistes sont plates et dessinées avec du gros scotch sur un terrain de hand-ball.

Une équipe est constituée d'un pack (4 filles) et d'une jammeuse. Cette dernière part trente secondes après le pack et a pour but de faire un tour de la piste et traverser le pack pour marquer un point. Le pack quant à lui, a pour but d'aider la jammeuse de son équipe à le traverser et empêcher celle de l'équipe adverse à le faire. (Là, je fais simple, car il y a un milliard de règles secondaires que personne ne connait, sauf les arbitres)

De préférence, les filles constituant le pack sont baraquées et la jammeuse plus fine pour se faufiler rapidement.
Un match dure deux fois 45 minutes, à raison de cessions de 2 minutes par manches. Donc, c'est vraiment un sport très physique d'endurance.



Au-delà du sport en tant que tel, il y a une véritable culture et l'état d'esprit propres au Roller Derby. Une équipe est une famille avant tout. Pour connaitre et suivre sur Facebook l'équipe des Death Pouffes de Montpellier : je peux vous le confirmer. J'ai connu cette équipe (et le Roller Derby par la même occasion) par sa capitaine que j'ai rencontrée lors d'un mariage durant l'été 2011. Si elle ne m'avait pas dit qu'elle faisait du Roller Derby : je ne l'aurai pas deviné. Elle était habillée d'une robe longue et d'été ; elle était grande et sportive. (Pas dans le sens ultra musclée, ni crevette comme peuvent l'être les tennis-women par exemple.) Elle était tout ce qu'il y a de plus féminine. Aucun signe distinctif que ce soit physique ou verbal. Pas d'indices du genre "Hey ! Je suis une Roller Derby Girl, je passe mon temps à foutre sur la gueule d'autres filles comme moi et c'est trop fendard !".

Pour avoir rencontrer l'équipe des Death Pouffes en septembre 2011 lors d'un match avec Toulouse et Metz : l'esprit de famille était très présent. En effet, dans les gradins j'ai pu voir des punks, des metalleux, des rockeurs du dimanche, des familles de tous les jours… Je me souviens d'une famille avec la grand-mère et sa petite-fille qui soutenaient énergiquement une mère de famille de 40 ans en train de jouer. C'est très représentatif de l'esprit et surtout de l'ambiance lors des matchs. L'énergie entre le rink et les supporters est complémentaire !

Pour ce qui est de la composition des Death Pouffes, il y a toutes les classes sociales et tous les physiques. Aucune réflexion, aucun jugement. Chaque fille peut porter les fameux bas résilles troués et les mini-short qui nous font fantasmer, nous, mâles en ruts. Mais messieurs, je tiens à vous mettre en garde, car au-delà des caractères bien trempés des ces demoiselles, vous pouvez rencontrer quelques lesbiennes dans l'équipe et dans les gradins. Alors si vous pensez y aller en conquérant et pour récupérer une ou deux pin-up tatouées et mignonnes : passez votre chemin !

Pour moi, ce sport est aussi violent que féminin. Pour un mec, c'est toujours marrant de voir des pin-up en mini-short se bastonner sur des rollers. Mais au-delà de ce cliché bien lourd, ce sport et son univers sont passionnants. Les filles sont épanouies, assument leur corps et suivent un entrainement hebdomadaire très physique. En effet, les accidents peuvent facilement arriver et les bleus font régulièrement leur apparition, d'où une préparation physique intense. Les filles s'entre-aident, se voient en dehors des entrainements et ont une complicité très importante.

Oui, le folklore fait qu'elles ont des noms de scènes et des attitudes trash. Mais elles n'en restent pas moins des étudiantes, cadres, femmes actives ou mères de famille de tous âges et origines ethniques. Mais ce ne sont que des apparats bien souvent et en faisant leurs connaissances, on découvre des filles au grand cœur et d'une grande finesse. *(enfin, ça dépend des moments…)


Les principales critiques négatives que je rencontre dans mon entourage portent principalement sur le côté non-féministe de ce sport. Le fameux féminisme qui refait surface depuis peu… Certes il y a des raisons pour les femmes de gueuler, mais il ne faut pas aller dans l'excès inverse non plus. Dans le cas des Death Pouffes, elles s'amusent, assument ce qu'elles font et ne dégradent en rien la vision de la femme. Sur le terrain, elles jouent un rôle qui permet de gérer une pression tant physique que psychologique. Lors du match auquel j'ai assisté, sur le terrain ça ne rigolait pas tout le temps, bien au contraire.


Pour résumer, le Roller Derby est un sport en tant que tel (comme Perceval) ; les filles ne se prennent pas le chou et ne sont pas des "suicide girl refoulées qui font du roller derby" , comme j'ai pu le lire récemment. Si elles s'amusent et sont épanouies sans faire chier le monde : de quel droit les juge-t-on ?

Sources :

Site de l'équipe des Death Pouffes

Publié dans Société

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